For those about the rock ... we salute you

La rencontre avec mon responsable de tournée avait été des plus orageuse, il ne semblait pas trop apprécier mon style et ma façon d'entrevoir le business … il semblait me trouver trop dissipé et je dois admettre que je n'appréciais pas trop sa façon un peu trop austère de voir les choses … bien qu'il était dans la jeune trentaine je n'aimais pas sa façon paternaliste de se comporter avec moi, il me laissait l'impression de me regarder de haut, et comme j'étais le patron je ne m'étais pas fait prier afin de lui faire comprendre son rôle une bonne fois pour toute. Évidemment ,vous vous en doutez , il était devenu évident que nous ne pouvions plus bosser ensemble lui et moi puisque nos visions pour la tournée étaient diamétralement opposée et il décida de me remettre sa démission … démission que je m'empressai d'accepter, je ne comptais pas m'embarrasser d'un tel connard mais bien évidemment mon imprésario ne l'entendait pas de la sorte et lorsque la nouvelle de cette démission se rendit jusqu'à elle je finis par me taper un autre sermon de sa part.

Non mais t'es barge? Pourquoi est-ce que tu te comportes toujours en imbécile?

Évidemment je pouvais comprendre sa colère mais bon ce n'était pas une raison pour me prendre de haut, après tout j'étais le patron et je pouvais tout aussi bien mettre son joli derrière ,de bombe sexuelle latine dans la quarantaine, au chômage mais bon plutôt que de tenter d'argumenter avec elle je finis par lui répondre tout en douceur, il faut dire que je la trouvais encore plus sexy lorsqu'elle était en colère.

Bonne question ma chère, d'ailleurs ce matin j'ai tenté d'appeler mon psy à son bureau afin de le lui demander mais malheureusement il était partit s'acheter un autre sofa. Tu sais que t'es sexy lorsque tu es en colère?

Rosa n'était pas du genre a s'en laisser imposer mais entre nous les choses étaient devenus des plus compliquées, elle était mon imprésario mais néanmoins ils nous arrivaient de mélanger – subtilement – les affaires et le plaisir, il faut dire que la belle ne savait plus trop ou elle en était avec son mari et puis comme de mon côté j'étais célibataire ce n'est pas comme si je trahissais une personne. Ce qui me plaisait le plus chez elle c'est son tempérament de feu, elle se comportait comme la dernière des garces et j'aimais ça. Elle n'avait pas semblé apprécier ma réponse car , encore une fois, je lui avais cloué le bec alors qu'elle aimait bien avoir le dernier mot … elle avait donc quitté mon studio d'enregistrement avec fracas en claquant la porte.

J'avais pris place derrière ma console afin de tenter quelques arrangements mais mes pensées demeuraient tourner vers Rosa et ce déhanchement d'enfer qui lui était propre, je ne pouvais me chasser cette image d'elle dans cette robe rouge,roulant des hanches, alors qu'elle claquait la porte du studio et histoire de me changer les idées je décidai de sortir me balader car après tout je sentais que je n’arriverais à rien dans de telles conditions.

J'aimais bien me balader dans les quartiers plus sombres de la ville, j'aimais m'imprégner des états d'âmes des gens provenant de milieux plutôt modestes … après tout la vie des riches et célèbres n'avaient rien de bien passionnant et je préférais me rapprocher de ceux et celles qui achètent la musique en me rapprochant de leurs préoccupations. J'avais donc décidé de me rendre dans ce bar – que d'aucuns qualifieraient de trou à rats – et je m'installai au bar me délectant de cette bière servie dans un verre pour le moins insalubre. J'enchaînais les bières au même rythme qu'un gigolo enchaînait les conquêtes et je finis par me réveiller le lendemain dans une cellule du commissariat alors que j'avais l'impression que ma tête allait finir par exploser. Je ne parvenais plus trop à croire ce qui pouvait bien m'arriver, je me disais que je cauchemardais et que bientôt j'allais finir par me réveiller et c'est alors qu'un agent arriva avec Rosa et une avocate histoire de me sortir de ce merdier … j'imaginais déjà les gros titres alors que j'allais voir ma couverture médiatique s'accroître mais à voir l'expression sur le visage de Rosa je me doutais bien que j'allais casquer, c'est pourquoi je suivis ces dames sans dire le moindre mot , après tout je n'étais pas dans une position qui m'offrait le luxe de l'ouvrir toute grande... valait mieux adopter un profil bas, du moins pour un temps, et c'était ce que j'allais faire.